Chute d'un nid de Circaète      

 

 Chute d'un nid de Circaète 

Les nids de Circaète ne sont pas toujours un modèle de robustesse, notamment du fait de leur taille ou situation sur l'arbre.

Les mois de juillet et d'août apportent parfois des orages, précédés de coups de vents très violents, qui peuvent amener la chute du nid du Circaète, projetant au sol les branchettes du nid ... et aussi le jeune !

Le problème qui se pose alors aux parents est de le retrouver, et de venir le nourrir au sol.

Cette situation a souvent été évoquée dans la littérature à propos du Circaète, avec des cas où le jeune finissait par s'envoler normalement; ou au contraire, comme une année à l'Etang du Cousseau (Gironde), où le jeune avait été victime d'un prédateur (vivant ou après son décès au sol).

Confrontés malgré nous à cette situation en 2002, nous avons pris "l'habitude" de confectionner soit un nid de fortune à faible hauteur, soit dans un cas où le nid était trop près du bord d'une piste, de faire venir un élagueur pour poser un nouveau nid en haut d'un pin (cf. ci-dessous, Françoise et Pierre, 2004).

 
 
C'est à la suite de ce premier sauvetage de 2002 que, pour vérifier si je jeune Circaète était bien nourri par un parent, nous nous sommes "planqués" de longues heures près du nid artificiel et avons assisté au spectacle émouvant du nourrissage.

En plus des observations sur le nourrissage proprement dit, nous avons constaté qu'il était possible de s'approcher assez prés du nid (env. 20/30 mètres) sans être repéré par les oiseaux, fort occupés à ce moment là.

La condition importante étant de se cacher parfaitement en s'insérant dans la végétation environnante, buissons denses ou hautes fougères, dont on peut renforcer la densité en cueillant des fougères alentour et en les insérant le plus soigneusement possible.

Un expérience avec un photographe naturaliste (chevroné) qui avait amené un petit affût cubique près d'un nid, s'est soldée par un échec, malgré un copieux recouvrement de l'affût avec force fougères : la soudaine "apparition" d'une masse qui n'était pas là auparavant a dû inquiéter l'adulte venu nourrir.

 
 

 2002 

Nous avons trouvé, lors d'une visite de routine en juillet, un nid tombé au sol, avec à terre un jeune âgé d'environ 55 jours.

Nous lui avons confectionné un nid artificiel dans la partie haute d'un grand pin couché par la tempête (incliné à env. 10-15°), soit à une hauteur de 2,50 m au-dessus du sol.

Le jeune y a séjourné pendant 20 jours avant son envol, qui s'est effectué sans problème, car il avait continué à être nourri par les parents.

La proximité de bosquets de feuillus et de grandes fougères nous a permis d'aménager des affûts discrets et d'observer par la suite des nourrissages à l'aire, et ce pendant les 5 semaines suivant la date du premier envol.


 2003  Envol prématuré    

  

Dans la soirée du 15 juillet 2003 une forte tempête a traversé le département.
Le lendemain j'ai retrouvé un jeune au sol, son nid était tombé avec lui.
J'ai construit une petite plate-forme où je l'ai déposé. Il y a passé la nuit.
Le 17 juillet il était perché sur une branche qui jouxtait la plate-forme.

Le 18 juillet je l'ai retrouvé à environ 20 mètres de la plate-forme, perché sur une branche à une hauteur de 80-90 cm.

Le 19 juillet j'ai assisté à un envol du jeune, il a effectué un vol battu sur une cinquantaine de mètres.

Le 26 juillet nous avons assisté vers 14h20 à son nourrissage par un des parents, avec l'autre adulte en vol au-dessus.

Le jeune Circaète a été revu par la suite dans le secteur du nid, avec ses parents.


 

 2004 

Lors de notre tournée des nids du 22 août nous avons trouvé un jeune au sol, dans une végétation assez dense et très haute (grandes fougères); le nid avait dû tomber de l'arbre lors d'une survente quelques jours plus tôt.
Nous l'avons provisoirement déposé sur un gros tronc de pin couché au sol, confectionné un petit caillebotis pour qu'il ne tombe pas plus bas (car il était très "inerte"), et dégagé la végétation pour favoriser l'atterrissage des parents (nourrissage).

Il n'était pas trop envisageable d'ériger une plate-forme à hauteur d'homme, elle aurait été très visible car nous étions à peu près à 10 mètres d'une piste (peu passante, mais ...).
Revenus le lendemain avec deux techniciens forestiers nous ne l'avons pas retrouvé dans la végétation sous les arbres...

Le surlendemain Françoise est revenue voir avec Pierre, et ils ont finalement eu la surprise de retrouver au bout d'un certain temps le jeune debout sur la piste !
Ils ont donc aussitôt alerté différentes personnes, et une chaîne de gens de bonne volonté s'est constituée : un élagueur professionnel, contacté par les deux techniciens forestier qui nous avaient accompagnés la veille, est monté sur un arbre (voisin de l'ancien nid) et a construit une vaste plate-forme, fixée avec de la ficelle, et garnie de branchettes.

Le jeune y a séjourné à peu près huit jours, et il a fini par prendre son envol presque "normalement" (en fait très tard puisque nous étions déjà fin août).

Par la suite nous sommes revenus plusieurs fois le voir voler, il a pris peu à peu de l'assurance et ses évolutions aériennes l'ont porté de plus en plus loin...
 
 

Chute d'un nid de Circaète